Modalités de mise en place d’une réforme du troisième cycle des études odontologiques
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Mustapha Khennouf (Igas), Jean-François Picq, Aurélie Prolongeau et Pierre Van De Weghe (IGÉSR)
L’Inspection générale des affaires sociales et l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche ont conduit une mission pour proposer une réforme structurelle du 3e cycle des études odontologiques. Ce cycle, organisé en voie courte (diplôme de chirurgien-dentiste en un an) et voie longue (diplôme d’études supérieures en trois ou quatre ans), doit s’adapter aux besoins de santé bucco-dentaire de la population.
Le rapport identifie plusieurs constats : insertion professionnelle inégale, expérience clinique parfois concentrée sur un nombre limité de pratiques, encadrement des étudiants fragilisé par le tarissement du vivier hospitalo-universitaire et offre marquée par de forts déséquilibres territoriaux. La lisibilité pour le grand public reste limitée : certaines pratiques à exercice exclusif apparaissent à tort comme des spécialités, ce qui brouille la compréhension du rôle des chirurgiens-dentistes.
Renforcer le maillage territorial
Face à ces enjeux, les recommandations visent à consolider l’adossement universitaire de la filière et à rapprocher la professionnalisation des chirurgiens-dentistes de celle des autres professions de santé. La création d’un diplôme d’études supérieures (DES) d’odontologie générale constitue le cœur de la réforme du cycle court. Elle prévoit un allongement des stages, la formation de maîtres de stage et un maillage territorial renforcé. Une année probatoire obligatoire pour tous, y compris pour les diplômés européens, sécurise l’entrée dans l’exercice libéral.
Pour le cycle long, la mission recommande l’uniformisation des DES à quatre ans, avec une année de consolidation sous statut de chirurgien-dentiste junior, permettant aux étudiants de développer progressivement les compétences nécessaires à la réponse aux besoins de santé publique.
Relever les défis sanitaires et sociaux
La réussite de la réforme passera, entre autres, par le renouvellement stratégique des forces académiques et hospitalières : création d’un corps d’enseignants en odontologie générale, recrutement de personnels hospitaliers polyvalents et instauration d’un statut de post-interne assistant hospitalo-universitaire. Ces mesures visent à renforcer la qualité de l’enseignement et des soins, tout en préparant l’avenir de la profession.
En définitive, cette réforme a pour objectif de relever les défis sanitaires et territoriaux, tout en offrant aux étudiants une formation structurée, professionnalisante et adaptée aux besoins futurs de la population.